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La relation

« Je suis en relation »… c’est la phrase qui signifie que je ne suis plus disponible, que ma vie est liée à celle d’une autre personne, et que je ne décide plus rien sans consulter « mon couple ». Étrangement, cela sonne à peu de chose près comme « je suis en religion », une phrase qu’on entendait à l’époque de nos parents, et qui voulait à peu près dire la même chose : je ne suis pas libre et je dois consulter « l’autre » avant de prendre quelle que décision que ce soit.

Avant, du temps de ma mère, les choses étaient simples : t’étais célibataire, mariée ou veuve, car, à part les ordres religieux, les choix étaient assez restreints. Mais aujourd’hui… T’es en couple ou non? Mariée? Dans une famille reconstituée? En couple avec une autre fille? Mariée ou en union libre? T’as un conjoint de fait? C’est vrai ou juste virtuel? Ouf! La liste des possibilités est assez longue pour qu’on puisse tenir une conversation conséquente juste sur ce sujet.

Avec la mondialisation, l’effritement des institutions, la remise en question de tous les tabous et l’avènement des réseaux sociaux, la notion de « relation » s’est élargie considérablement. Tenez, j’ai une amie qui est mariée à un homme qui n’est pas le père de ses enfants, et dont elle est toutefois séparée, car elle vit avec une autre femme dont elle est la conjointe de fait. Compliqué? Peut-être, mais assez représentatif de l’époque.

Ce qui a surtout changé, c’est la stabilité des relations. Avant, on se « mariait pour la vie ». Aujourd’hui, cette notion de durée dans le temps est constamment réévaluée, remise en question. C’est vrai qu’en 1850, quand l’espérance de vie d’une femme atteignait à peine 40 ans, le « mariage pour la vie » n’était pas un si grand engagement. Mariée à 25 ans, morte à 40, cela se limitait à tout juste quinze années de vie commune. Ensuite le type se remariait une seconde fois, et souvent une troisième. Et si la femme perdait son mari jeune, ce qui arrivait souvent, car la vie était pas mal plus dure et risquée qu’aujourd’hui, alors elle faisait la même chose.

Avec l’espérance de vie que nos systèmes de santé nous offrent aujourd’hui, on a toutes les chances de se rendre à 100 ans. Si on s’engage pour la vie à 25 ans, cela nous assure 75 ans de vie commune! Qui veut vivre ça? J’ai même cherché comment s’appelait un soixante-quinzième anniversaire de mariage et je n’ai trouvé que de rares listes qui parlent de « noces d’albâtre ». Y avez-vous déjà été invitées? Pas moi et, j’ai sondé le terrain, personne que je ne connais non plus!

Si on a le projet de vivre en relation, il vaut mieux faire en sorte que celle-ci puisse évoluer avec le temps. D’abord quelques années en couple homo ou hétéro, question de voyager, de voir du monde et de s’éclater, puis ensuite une relation stable avec un hétéro sympathique le temps de fonder une famille et de l’amener à l’adolescence, ce qui devrait prendre entre dix et quinze ans, puis une relation plus libre afin de goûter la vie et d’en profiter avant qu’il ne soit trop tard. Pour une relation de ce dernier type, mes amies me recommandent un partenaire plus jeune d’une dizaine d’années ou plus. Ils sont plus fougueux, moins sûrs d’eux et assez facile à contrôler.

Mais toutefois arrivée à un âge plus mûr, la relation avec un jeune tas de muscles sans rien dans la tête risque d’être décevante. Il faut donc terminer sa vie en couple qu’on forme à ce moment-là, et uniquement en s’appuyant sur nos affinités. Et bien choisir! Rien ne sert, en effet, de vivre sa cinquantaine avec un fou ou une folle des marathons si, moi, ce que je souhaite c’est voyager et visiter des musées! Puis enfin, pour les toutes dernières années, recherchons le calme et la sérénité avec une personne qui partagera avec nous ses beaux souvenirs tout en écoutant les nôtres auxquels elle s’intéressera, d’autant plus que, pour elle, ils seront tout nouveaux et originaux! … Que de belles relations il me reste à vivre.

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Chausser le bon soulier

Imelda Marcos, ex-mannequin professionnel, veuve de l’ancien président et dictateur philippin et aujourd’hui députée de son pays, est réputée en posséder plus de 3000 paires. Ce qui n’est rien si on la compare à Darlene Flynn, une américaine de 58 ans, assassinée l’an dernier par son copain, qui affirme en posséder plus de 16 000! De nombreuses vedettes de la télévision comme du cinéma affirment posséder des centaines de paires de chaussures, tout comme de nombreuses femmes par ailleurs tout à fait ordinaires. Mais qu’est-ce qui peut bien rendre la chaussure fascinante à ce point? Qu’est ce qui en fait un objet aussi attirant au point que plusieurs d’entre nous ne résistent que difficilement à l’envie de se les procurer?

Le pied de la femme, depuis toujours, a été considéré objet de séduction. Pourquoi? En fait, il semblerait que le pied en lui-même séduirait assez peu. C’est plutôt dans la façon de le présenter, de l’habiller, que cette symbolique prendrait tout son sens. Pour l’homme, la chaussure est assez banale. Avant l’esthétique, c’est d’abord le confort ou la protection qui est recherchés. L’homme s’attarde peu devant un étalage de chaussure pour lui et, s’il s’y intéresse, c’est pour essayer d’y dénicher le produit dans lequel il sera le plus à l’aise. L’apparence est une qualité secondaire pour lui.

Pour la femme, c’est tout le contraire. Tout est dans le coup d’œil. Plusieurs seront prêtes à risquer leur confort, et même leur équilibre, pour une chaussure qui saura leur valoir un regard. Un rapide inventaire de ce qui est offert sur les étalages ou dans les vitrines nous en convaincra, les chaussures pour femmes sont essentiellement axées sur le « look ». Elles visent avant tout à mettre en valeur le pied, ou la jambe. Elles cherchent à attirer l’attention. Il est donc un peu hypocrite de condamner les intentions de ces hommes qui balaient de l’œil le corps de la femme en partant des pied vers le haut, puisque c’est bien là que, souvent, par le choix fort peu innocent de la chaussure, on souhaitait attirer ses premiers regards.

Mais il y a plus. Il y a ces souliers à talons hauts, et parfois très hauts, souvent fins et effilés comme des stylets, ou alors aux formes improbables évoquant une géométrie architecturalement audacieuse. Quel que soit le design, tout est d’abord dans la hauteur. Peu de femmes peuvent réellement porter longtemps une chaussure dont le talon est situé quinze centimètres plus haut que la semelle. Il faut, dans ce cas, faire porter presque tout le poids du corps exclusivement sur la pointe du pied. Pour quelques minutes, cela s’endure mais, à moins d’avoir l’entraînement d’une ballerine classique, cela devient vite insupportable. C’est pourquoi beaucoup de souliers à talons très hauts ont des semelles compensées, réduisant ainsi d’autant la dénivellation entre la plante du pied et le talon ainsi que la courbure imposée au membre. Les chaussures à talons très hauts ne se portent donc réellement que le temps d’une photo ou, encore, au lit…

Par contre, ces chaussures ont un effet spectaculaire : elles allongent de plusieurs centimètres le corps de la femme tout en accentuant la cambrure des reins et le galbe du mollet. Le résultat est souvent à couper le souffle. Ainsi allongée, la silhouette semble amincie, les fesses sont rebondies, et la jambe, étirée par rapport à la longueur de la cuisse, paraît parfaitement et très sensuellement galbée. Pour permettre à la femme de conserver son équilibre, le postérieur est projeté vers l’arrière tandis que, pour compenser, la poitrine pointera davantage vers l’avant. On voit tout de suite l’impact de cette réorganisation géométrique sur l’apparence de la personne qui, bien sûr, soulèvera toutes les convoitises.

Depuis la nuit des temps, la femme cherche à séduire. Moins mobile que l’homme par ses spécificités biologiques, elle doit l’attirer sans avoir à trop bouger. Elle a rapidement compris que les parures dont elle s’ornait étaient essentielles pour jouer efficacement ce rôle. C’est sans doute de là qu’est née la coquetterie, et de là, aussi, que sont nées nos chaussu

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Le Complexe d’Électre

Dans la mythologie grecque, Électre est la fille d’Agamemnon, roi de Mycènes, et de Clytemnestre. Elle aurait tué sa mère pour venger son père. Cette légende entourant le personnage d’Électre a inspiré au psychanalyste Carl Gustav Jung la notion de Complexe d’Électre, un équivalent, pour ce psychanalyste, du Complexe d’Œdipe chez Freud.

Ce Complexe d’Œdipe explique, selon Freud, pourquoi le désir pour sa propre mère met nécessairement le garçon en compétition avec son père pour obtenir les faveurs de celle-ci. Chez la fille, le Complexe d’Œdipe ne pourrait pas s’appliquer tel quel, à moins que toutes les filles ne se mettent à repousser les hommes et jettent leur dévolu sur des femmes, ce qui ne correspond nullement aux faits. Freud a donc intégré et adapté le Complexe d’Électre de Jung afin d’illustrer, pour les filles, des comportements comparables au Complexe d’Œdipe chez les garçons. À partir de là, Freud expliquera que toutes les filles vont vivre au cours de leur développement une phase où elles seront en compétition avec leur mère pour obtenir les faveurs de leur père, devenu pour elles objet de désir.

Chez plusieurs, cette phase atteindra sa résolution au cours de la première enfance et ne sera plus qu’un souvenir vite oublié. Pour d’autres, elle se prolongera plus longtemps, parfois jusqu’à l’âge adulte. Certaines, enfin, n’arriveront jamais à la surmonter totalement, alimentant ainsi une névrose qui les accompagnera tout au long de leur vie.

Quelle que soit l’importance qu’on accorde à la psychanalyse et aux explications qu’elle avance pour nous aider à mieux nous comprendre, il demeure vrai que beaucoup de femmes cherchent chez l’homme de leur vie un personnage qui ressemble beaucoup à un père idéal, ou idéalisé.

Un père aimant, d’abord : ce sera un homme rempli d’attention et de tendresse comme elles ont peut-être vu leur père l’être avec leur mère à l’époque où elles étaient enfants. C’est l’homme qu’on souhaite galant, empressé de nous aider à ouvrir une porte, monter un escalier ou porter un colis. C’est aussi l’homme aux petites attentions : des fleurs à la St-Valentin ou un souper à la chandelle le jour de notre anniversaire.

Puis ce sera aussi le père nourricier et protecteur : l’homme fort qui nous met à l’abri des menaces, qui fait reculer d’autres hommes qui nous convoiteraient, qui est puissant et riche, autant que possible, nous assurant ainsi une vie belle sans ennuis.

Ce sera peut-être enfin le père châtiant qui peut même facilement devenir excessif : l’homme qui nous réprimande pour nos erreurs, qui nous fait la morale pour nos faiblesses… celui-là à qui certaines permettront encore beaucoup plus, comme de sévir psychologiquement et physiquement contre elles si elles ne se comportent pas selon ses attentes. Et qu’on aime d’autant plus maladivement qu’il nous donne vraiment l’impression de tout faire ça pour nous.

Cet homme désiré sera parfois plus vieux. Et même beaucoup plus vieux que la femme qui le convoite. Elle voit dans cette différence d’âge un gage de sagesse et de connaissance. S’y ajoute souvent une recherche de pouvoir et de richesse. Le cliché de la jeune et blonde trentenaire assise dans une décapotable sport aux côtés d’un chic monsieur aux cheveux poivre et sel n’a rien d’un mythe, bien au contraire! Souvent on peut croire que c’est lui qui l’a séduite, mais habituellement, c’est tout l’inverse. C’est elle qui a trouvé ce qu’elle recherchait, et qu’elle voit comme une perle rare. Séduire le père, c’est aussi l’étudiante qui séduit son professeur, ou l’employée qui séduit son patron, et la gardienne qui séduit le père de l’enfant qu’elle garde. C’est un jeu vieux comme le monde dans lequel plusieurs y retrouvent leur compte, tout comme Freud y retrouve son complexe.

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C’est trop long adopter? Alors achetez le bébé!

Il fut un temps où existait une expression au Québec pour décrire la femme enceinte : on disait « elle va acheter ». Aujourd’hui, allons-nous voir apparaître l’expression « elle va vendre »? Le cas Joël Legendre, médiatisé d’une manière qui frôlait l’indécence, soulève la question dans toute son ampleur.

La loi canadienne sur le sujet est on ne peut plus claire : il est interdit à quiconque de vendre ou de louer son corps pour permettre à une autre personne d’avoir un enfant. Dans les faits, le Canada n’interdit pas la GPA (gestation par autrui), mais il en interdit toute forme de commercialisation, ce qui, convenons-en, consiste à « rêver en couleurs »!

Dans les faits, peut-on imaginer une personne normale qui va généreusement prêter son corps pendant neuf mois à un autre couple qui ne peut avoir d’enfant? Pour permettre à ce couple de se perpétuer? Nous savons tous qu’une grossesse n’est pas sans risque, qu’un accouchement peut mal tourner et que, dans certains cas, heureusement de plus en plus rares ici, l’issu peut parfois être tragique. Quelle femme saine d’esprit prendrait un tel risque en sachant que, ensuite, elle devra abandonner l’enfant avec lequel elle a vécu en symbiose pendant neuf mois? Sans doute aucune, à moins d’une amie très proche, très liée, et prête à s’oublier totalement dans ce geste.

Dans le cas de Joël Legendre et de son conjoint, un couple homosexuel qui souhaitait un enfant, ce qui en soi n’a rien d’étonnant, ni encore moins de condamnable, la femme qui s’est prêtée à eux pour ce besoin de procréer n’était pas une amie proche, ni même une connaissance. C’était une femme qui a simplement profité d’une zone floue de la loi pour le faire pour de l’argent. En effet, cette dame s’est vue indemnisée par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Un faible montant sans doute, mais une indemnité qu’on pourrait associer à un revenu pouvant être attirant pour une personne démunie.

On voit d’ici les conséquences à long terme : pour des femmes sans-le-sou, sans autres ressources, vendre ainsi son corps pourra devenir une façon de se tirer momentanément d’affaires. Il est certain que ce sera sans intérêt pour toutes celles qui gagnent convenablement leur vie, mais pour une personne que la chance et les circonstances n’ont pas gâtée, c’est une avenue qui s’offrira. En a-t-on vraiment évalué toutes les conséquences? Car en plus des risques physiques, il y a aussi les risques psychologiques, aussi dommageables et, sans doute, plus probables. Et, dans quelques années, comment vivrons-nous les séquelles sociales de ces gestes? Comment ces femmes qui ont abandonné leur enfant entre les mains d’étrangers assumeront-elles cette séparation à long terme? Et comment, en grandissant, les enfants vivront-ils cette séparation de leur mère biologique? Quelle pression cela fera-t-il subir au couple adoptif? Les conséquences psychosociales de ces choix de société actuels pourraient finalement être énormes, mais elles sont pour l’instant méconnues, mal documentées et simplement inquiétantes.

Il arrive souvent à l’homme de vouloir jouer les apprentis-sorciers. Et il lui arrive très souvent de le regretter. À force de vouloir intervenir dans l’ordre naturel des choses, que ce soit en matière d’environnement, de biologie ou d’organisation sociale, il peut poser des gestes aux conséquences mal comprises qui pèseront éventuellement lourd sur les générations à venir et, peut-être, sur leurs chances de survie. Avant de permettre, ou d’interdire, de laisser faire ou d’intervenir, il faut prendre le temps de réfléchir, tout le temps nécessaire. La précipitation n’a pas sa place quand notre destin collectif est en cause. Et quand il est question du commerce des bébés, il me semble que ce soit le cas.

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Racisme et sport, c’est le menu de l’homme des cavernes!

Il y a deux semaines, c’était un animateur de radio de Toronto qui tenait des propos remettant en cause le jugement des arbitres québécois dans la Ligue nationale de hockey (…et non, ce n’était pas, cette fois-ci, le pitoyable Don Cherry!). Plus tôt cette semaine, c’était au tour du propriétaire des Clippers de Los Angeles, Donald Sterling, d’être suspendu à vie de la National Basketball Association (NBA) pour racisme envers les noirs. Lors d’une conversation avec sa petite amie, Sterling lui avait demandé de ne pas se faire voir et, surtout, de ne pas se présenter aux matches de son équipe, en compagnie de personnes de race noire. Hier soir, suite à la victoire en éliminatoires du Canadiens de Montréal sur les Bruins de Boston, ce sont les fans de cette dernière équipe qui se sont laissés aller à délirer sur Twitter en tenant des propos racistes contre le joueur-vedette de la partie, le défenseur P. K. Subban.

Selon Influence Communication, et tel que rapporté sur le site Internet de Radio-Canada, ce n’est pas moins de 17 000 fois que le mot-clic « #nigger » a été utilisé en association avec le nom du joueur du tricolore entre jeudi soir et vendredi midi! Que se passe-t-il donc dans ce « merveilleux monde du sport »? Y a-t-il une crise dont l’ampleur nous échappe?

Je ne crois pas. Je pense que tout va comme d’habitude dans le milieu du sport professionnel, un milieu où les valeurs « viriles » ont la cote, un milieu qui fait rarement dans la nuance et la dentelle. C’est juste que, avec l’hyper médiatisation des nouvelles, les appareils photos partout, et le moyen de faire voyager la plus bête des opinions du plus borné des « hooligans » partout sur le globe en une simple contraction du pouce, tout se sait davantage, et plus vite.

Un retour sur l’histoire toute récente du vingtième siècle – celle que notre nouveau ministre ne veut pas voir enseigner, du moins pour le Québec – nous rappelle le cas tristement célèbre de Jackie Robinson, joueur de baseball étoile dont la carrière a été compromise parce qu’il était noir. On en a même tiré le film « 42 » en 2013. Cet homme s’est battu, et il a finalement gagné, mais non sans mal, contre un règlement de la ligue qui interdisait le terrain aux joueurs de couleur!

En Espagne, et ailleurs en Europe, les joueurs de foot d’origine africaine se font régulièrement lancer des bananes sur le terrain. Un geste très peu élégant qui vise à les associer à des singes. Et même Mme Taubira, Guyanaise et ministre de race noire dans le gouvernement français de François Hollande, a goûté à cette médecine de la part de partisans du Front National, un parti de l’extrême droite en France.

Pour ce qui est du hockey, les plus vieux se souviennent encore du jugement très injuste à l’égard de Maurice Richard du Canadien de Montréal que bien des analystes et des historiens, aujourd’hui plus que jamais, mettent sur le compte du racisme anti-Québécois qui loge à la même enseigne que celui que subissait l’homme fort Louis Cyr à la fin du dix-neuvième siècle. Et pour l’anecdote, sachons que la version française de l’hymne national canadien, paroles originales composées par le juge Basile Routhier sur une musique de Calixa Lavallée, a toujours été huée au Maple Leaf Garden de Toronto. Mais est-ce du racisme? Au Canada anglais, on préfère utiliser l’expression édulcorée « French Canadians’ bashing »… c’est presque perçu là-bas comme un geste tendre.

Mais pourquoi ces attitudes? Et pourquoi en particulier dans le domaine des sports professionnels? Parce qu’entre deux hot-dogs et trois grosses bières, ce sont là que nos primitifs pas-tout-à-fait-sortis-des-cavernes trouvent leur plaisir et leur montée d’adrénaline aux portes de leur usine ou de leur bureau où des patrons siphonnent, pour un maigre salaire, leurs aussi maigres qualités. Travailleurs frustrés, ou parvenus riches à coup de chance, à peine alphabétisés, ce serait beaucoup leur demander de réfléchir un peu avant d’agir… et 12 bières plus tard, c’est parfaitement impossible. Alors ils font ce qu’ils pensent toujours avoir le droit de faire dans un pays qui les enchaîne en leur promettant la liberté, ici ou aux États : ils s’expriment, et tant pis pour les victimes. LI-BAR-TÉ! LI-BAR-TÉ!

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Quand le chat dort, les souris dansent.

C’est par Facebook que le pire arrive. Harcèlement jusqu’au suicide, détournement de mineur(e), vols d’identité, chantage, tout ce qu’on peut imaginer de pire peut nous arriver par Facebook, et finit d’ailleurs par arriver! Les internautes ont beau être prévenus, par Facebook lui-même, ou par les autorités policières, ou par les médias, et même en classe pour les plus jeunes, rien n’y fait. Les victimes sont de plus en plus nombreuses, pour la plus grande satisfaction de celles et ceux qui les arnaquent.

Pour les personnes qui ne sont pas trop averties des risques, le piège Facebook commence à se refermer dès les premiers instants. Au fond, qu’est-ce que Facebook a à nous offrir? Des amis! Et vous en connaissez, vous, des gens qui ne veulent pas d’amis? Alors aussitôt terminé votre profil, Facebook se met à exploiter votre dépendance à l’amitié. Les plus sages se contenteront de quelques amis avec qui ils échangeront sans trop de risques. Les plus extravertis se lanceront plutôt dans une chasse aux amis qui leur permettra d’en accumuler des dizaines, des centaines et voire des milliers dans le temps de le dire. Bien sûr, ne vous fiez pas sur ces amis pour vous aider lors de votre prochain déménagement, vous devriez alors faire face à la déception. Mais pour vous souhaitez joyeux anniversaire, plusieurs y seront, tout comme pour les vœux à l’occasion d’une naissance, ou pour les félicitations quand vous afficherez votre nouvelle photo alors que vous sortez tout juste de chez votre coiffeur!

Peu à peu, vous y prenez goût. C’est sympathique toutes ces amies prêtes à vous écouter raconter votre dernier chagrin d’amour, ou pleins de bons conseils pour aider votre petite dernière à faire ses nuits,… et vous leur parlez… et ils, elles répondent. Au fil des conversations, vous en dites de plus en plus sur vous. Tranquillement, vous vous révélez. De message en message, chaque fois que vous ajoutez à vos statuts, vous en dites un peu plus sur vous. Pour un interlocuteur habile qui vous a pris pour cible, vous êtes dans la mire : il a votre date de naissance, puis votre adresse, puis la photo de votre véhicule, celles de vos enfants, il sait que votre père est décédé, ou malade, il sait que votre dernier copain, qui travaillait dans une firme d’aviation, vous a quitté le mois dernier pour une infirmière rousse du CLSC voisin… il connaît vos fantasmes homosexuels tout comme l’adresse de ce que vous considérez être le meilleur restaurant, le chanteur que vous aimez le plus et votre passage préféré de « Cinquante nuances de Grey ». Avez-vous pensez que s’il avait envie de vous séduire, vous lui auriez mis toutes les cartes en main?

Et si, au lieu de vous séduire, il choisissait plutôt de profiter de vous? De votre bonté? De votre générosité? S’il décidait de se faire passer pour vous pour obtenir des avantages qui, normalement, vous reviennent? Pire que tout, s’il utilisait tout ce que vous avez raconté sur vous, les vôtres et votre environnement, pour se rapprocher de vos enfants et, petit à petit, gagner leur confiance pour en abuser davantage? À votre insu, mais en se servant de toutes ces informations que vous lui avez fournies bien innocemment depuis que vous communiquez avec vos amies et vos amis Facebook… Et si?

Tiens, un frisson vient de vous traverser. Un doute aussi : et si votre plus vieille, qui est à l’ordinateur depuis deux heures déjà, était avec lui? Elle n’a que onze ans, mais vous la savez curieuse alors qu’elle ne se méfie de rien. Et si, demain, sa photo, un peu dénudée, prise par la webcam de votre portable que vous lui prêtez gentiment, se retrouvait sur plein de sites, à son insu, au vôtre surtout?

Bonne nuit sur Facebook, et à bientôt!

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Cul sec

J’y étais tout à l’heure justement. Dans un cinq à sept. Parfois j’y vais juste comme ça. Pour accompagner des gens du bureau. D’autres fois, c’est par affaires. Pour un lancement de livre ou de disque. Un cinq à sept, c’est toujours imprévisible, et souvent amusant.

Quand c’est pour le bureau, les cinq à sept sont souvent des précurseurs, ou bien des suites, du party de Noël. Quand c’est pour les affaires, alors c’est par affaires.

On s’y retrouve à quatre, ou dix, ou vingt, et on consomme. Quelques olives, des arachides, des croustilles le plus souvent. Avec du vin, des « shooters », d’autres alcools. Peu importe la raison, le but est de se retrouver à l’extérieur du bureau, dans un lieu propice aux rencontres, aux échanges, éventuellement aux liaisons, dans une ambiance où les têtes peuvent tourner et où tombent souvent les barrières.

La chose est populaire! La plupart des grands bureaux du centre-ville de Montréal en ont l’habitude. Et à Laval, c’est Centropolis qui devient le lieu de convergence, c’est immanquable. Souvent, les fins d’après-midi, les stationnements ressemblent à ceux des centres commerciaux le « boxing day ».

Pour attirer la clientèle, on brade les alcools, les bières, les vins. Les deux pour un ont la cote et on peut se payer le pichet pour moins cher que deux verres. De toute manière, et le patron le sait, on ne s’arrêtera pas à un seul… Sans que ça ne paraisse trop, les maquillages sont refaits pour la soirée. Plus éclatants, plus prononcés, plus invitants. Et les toilettes sont retouchées ad hoc, les blouses déboutonnées, les coiffures ébouriffées. On n’a pas envie d’être sage, et on s’arrange pour que ça se sache.

On se parle. Timidement au début, l’alcool n’a pas encore eu d’effet. Puis, bientôt, les échanges deviennent plus personnels, plus fouillés, plus intimes. On cherche à plaire d’abord, puis, de plus en plus ouvertement, à séduire. Avec elles, eux. Entre nous, vous, tu, il, elle, et lui. Des jeux se jouent, des « je » se nouent. C’est clair pour chacun : c’est ailleurs que ça devrait finir. Mais c’est quand même ici qu’on s’allume, et même, parfois, plus tristement, qu’on s’éteint. Au fil des conversations, on s’apprend, on se découvre, on s’apprivoise. On essaie de séparer les mensonges des vérités, on choisit lesquels des deux nous plaisent le plus. Le geste se mêle bientôt au mot. Ce qui n’était qu’effleurement devient insistant. Lentement, les mots endorment tandis que les caresses réveillent.

Après un temps, la tête est complètement anesthésiée. C’est désormais le corps, seul, qui répond. C’est lui qui offre la main à l’autre, invitante. Qui prendra place dans la voiture. Puis dans le lit, pour s’y exposer à son tour, s’y offrir et s’y donner. C’est lui que la tête, qu’on retrouve nécessairement un peu plus tard, voudra couvrir, dissimuler, puis dérober parce que l’heure ne s’y prête plus. Le cinq à sept est passé. Je rentre chez moi.

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Cyprine et autres fleurs

Le printemps, c’est la saison de la vie. Après un hiver interminable où tout a semblé mourir tant le froid s’est éternisé, ce printemps commence enfin, timidement, à montrer le bout de son nez. On n’en est pas encore au débourrage des bourgeons, mais ça ne saurait tarder. Ensuite ce seront les fleurs, puis les fruits, les graines viendront après, et ainsi de suite jusqu’à la génération suivante, puis l’autre… on parle du cycle de la vie, immuable tant qu’il y a vie. En fait, c’est même la seule raison qui l’explique, cette vie, et tout ce qui en découle : la reproduction et ses mécanismes plus ou moins subtils et complexes.

Et la vie humaine? Pareil. Ce qui nous explique en tant qu’être, c’est cette volonté de reproduction qui nous habite dès nos premières pensées inconscientes, et bien avant d’avoir l’âge d’agir de quelque manière que ce soit pour les actualiser. Comme toute autre espèce vivante, végétale ou animale, nous passons notre vie à penser et à agir pour trouver la manière la plus efficace de nous reproduire. Freud parlait d’éros et, pour lui, c’était la pulsion de vie dont seulement thanatos, la pulsion de mort, pouvait venir à bout. En fait, c’est programmé dans notre ADN. Nous allons tous passer toute notre vie à trouver la stratégie de reproduction la plus appropriée pour que notre espèce puisse, avec notre aide très active, se reproduire. En général, l’individu que nous sommes parviendra à se reproduire lui-même. À d’autres moments, sa contribution sera moins concrète, sans pour autant être moins importante, et il contribuera à la reproduction des autres sans qu’il n’ait lui-même de progéniture.

La sexualité va donc jouer un rôle totalement omniprésent tout au long de notre vie, de notre naissance à notre mort, devenant particulièrement active vers la fin de l’enfance jusqu’à ce que la vieillesse s’installe et que, lentement, Thanatos ait raison d’Éros. Totalement omniprésent, c’est partout et tout le temps, dans tous les aspects de notre existence, à chaque moment et avec tout le monde, bien que nous en soyons en général inconscients. On peut facilement démontrer, et plusieurs ouvrages de psychologie l’ont fait abondamment au cours des cent dernières années, que toutes nos activités sont liées à notre volonté de séduction dans le but éventuel de la reproduction. Parcours académique, vie professionnelle, façon de s’habiller, de se maquiller ou de se coiffer, choix d’une automobile, goûts musicaux, décoration de notre intérieur, alimentation, condition physique, voyages, absolument tout, tout, tout est en rapport étroit et intime avec cette activité fondamentale de l’être vivant : se reproduire.

Ce qui étonne beaucoup, c’est que nous en soyons si peu conscients. Et ce qui étonne encore plus, c’est qu’il y en ait encore pour le nier complètement! À cause de cette inconscience, à cause de ce déni, plusieurs se choquent encore devant des comportements aussi normaux que l’hyper sexualisation des jeunes, la popularité de la pornographie, ou l’existence de la prostitution. Dans le même esprit, des femmes et des hommes croient à des pratiques aussi peu naturelles que la fidélité dans le mariage, la pudeur dans les attitudes et la disparition de la séduction lourde entre hommes et femmes…

Décidément, si on a tant évolué depuis notre préhistoire, plusieurs, surtout parmi les peuples qui prétendent à la plus haute civilisation, ont simplement perdu la mémoire de ce que nous sommes. Des êtres et des bêtes dont la plus grande mission, l’objectif de vie, et celui de l’espèce au complet, est tout simplement de se reproduire, pour notre plus grand plaisir, et un destin qui nous échappe.

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Être, et se le permettre

Mesdames, vous connaissez le fameux dicton « T’es belle, t’es fine, t’es capable »? Pour faire partie de ce cercle d’élues, tout ce qu’il faut, c’est la motivation. Mais où trouver cette motivation? La motivation est le moteur prédominant derrière toute mise ou remise en forme, et sachant que toutes les formules minceur efficaces passent par un entraînement quelconque, il nous la faut cette motivation.

Il faut aller la chercher là où elle se cache réellement, c’est-à-dire tout simplement dans l’envie de s’aimer, et notre soif d’être aimée. Car, avouons-le, c’est ce sur quoi repose toutes nos envies d’être belle, en forme, en santé, bien dans sa peau : on veut s’aimer et, surtout, être aimée. Notre motivation prend donc sa source à deux endroits. D’abord le mental, qui régit nos comportements, nos décisions et nos choix de vie, puis le physique, là où s’exprime de façon éclatante, le résultat de nos comportements, l’expression de nos décisions, et les conséquences de nos choix.

Nous aurons beau investir tous nos dollars dans les meilleurs centres de conditionnement, auprès des meilleurs moniteurs, nous nourrir de toutes les boissons magiques chimiquement imaginables, et nous injecter jusqu’à avoir l’air d’une passoire de molécules et autres suppléments illégaux, sans la motivation, rien n’y fera. C’est elle qui nous amènera toujours les résultats les plus surs, les plus efficaces, les plus durables. La motivation mentale et physique est gratuite, mais il faut la trouver. Elle est gratuite et sans réelle danger autre que celui d’y prendre plaisir. Pour la trouver, il faut suivre le bon fil conducteur, celui qui explique tout ce que nous sommes. Il faut le suivre, et se laisser mener jusqu’au bout même si, chemin faisant, nous risquons d’y faire des rencontres parfaitement troublantes parce qu’elles sont souvent parfaitement excitantes.

En fait, nous rêvons toutes d’être la plus belle possible afin d’être, quand on en a envie, la plus alléchante, au sens tout à fait sensuel et sexuel du mot. Nous mettons notre corps à l’épreuve, nous le disciplinons, afin qu’il puisse, le moment venu, se procurer ces plaisirs qui lui sont essentiels tout autant que les donner jusqu’à rassasier les partenaires les plus exigeants, l’un après l’autre, ou tous ensemble, tout sexes confondus.

Et quel sera le rôle des hommes dans tout ça? Ils seront tout simplement admiratifs et désirants. Ils seront en pâmoison devant notre silhouette. Ils seront entièrement à notre merci, comme nous les désirons, comme nous les aimons, comme nous souhaitons en profiter. Ils se rêvent beaux pour que nous en jouissions davantage, pour notre égoïsme et notre vrai plaisir que nous voulons ressentir sans aucune culpabilité. Sans même qu’ils se rendent compte que notre propre beauté, et surtout les pouvoirs qu’elle nous confère, nous suffisent amplement.

Mais tous ces mâles, ils se laissent volontiers hypnotiser, se mettant alors, bon gré mal gré, à notre complet service, à notre merci. Ils sont littéralement ensorcelés par la perfection de nos courbes. L’image que projette sur l’écran de leur imaginaire autant que sur la paume de leurs mains notre physique à caresser les saoule autant que le meilleur alcool. La sueur que nous aurons mise dans l’effort se transformera toujours pour eux en liqueur de l’amour. On rêvera de nous boire. Et le triangle de notre sexe humide et coulant de bonheur sera encore plus enivrant, car il viendra couronner de ce désir moite le sommet de nos cuisses et de nos jambes d’une longueur étourdissante. Pas un homme ne peut résister à cette image exquise, pas plus qu’une femme, d’ailleurs.

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Et si nous osions ?

Je suis une grande fille. Pas trop laide, plutôt bien foutue, qui fait encore tourner les têtes sur la rue quand j’en ai envie – bien que de moins en moins d’hommes ne se tournent désormais pour une simple femme. Je suis une grande fille, disais-je, et avec mes amies, d’autres grandes filles tout aussi bien foutues, nous avons des conversations… de grandes filles. Et à nous écouter, je ne peux que constater une chose, nous osons peu! On a beau être dans l’Amérique du XXIe siècle, à l’ère d’Internet et du web 2, 3 ou 4.0, de Netflix et du porno à volonté, je me rends compte que nous n’osons pas oser… ou très peu.

L’autre jour, nous étions trois à parloter autour de quelques sushis et d’un verre de Chablis. L’une de nous trois avait vu le film « la vie d’Adèle » en France lors d’un voyage d’affaires cet hiver; il paraît, d’ailleurs, que c’est tout indiqué pour réchauffer les nuits fraîches et humides des vieilles maisons de pierre lors des nuits de mi-janvier. L’autre copine, Marie-Soleil, l’avait vu la veille chez un copain qui avait piraté le film. Moi je ne l’ai jamais vu, mais la conversation m’a rendue assez curieuse pour que je le loue lors d’une prochaine visite au club vidéo – je suis de la vieille école, question téléchargement.

Quoiqu’il en soit, après s’être entendue sur le caractère particulièrement léché des images de ce film où, paraît-il, les gros plans abondent sans que rien ne soit laissé à l’imagination, mes deux amies se sont retrouvées à discuter de l’effet que ces images et cette histoire avait eu sur elles. Sandrine, celle qui l’a vu en Europe, m’a dit qu’elle s’était sentie quasi fiévreuse pour près de 24 heures après le visionnement. Excitée, même si jamais elle n’a eu le moindre doute de toute sa vie sur son hétérosexualité. Elle nous a avouées avoir eu envie de se laisser jouir de cette manière, sous d’autres doigts, d’autres lèvres, sous une femme. Mais du même coup, elle se ressaisit en affirmant net que jamais elle n’oserait dans la réalité.

Marie-Soleil avait vécu le film d’une toute autre manière. En compagnie de son copain, le tout s’était terminé bien autrement, on peut s’en douter. Mais elle se laissa aller à nous confier que c’est dans les sons, les bruissements, les glissements et les gloussements de plaisir qu’elle trouva son compte. « Jamais bruits d’amour ne m’ont autant stimulée » nous confia-t-elle. « Je me suis rendu compte que j’étais une auditive. Chaque son, tous les sons, éveillaient mon corps comme autant de caresses bien dirigées. J’ai fermé les yeux et c’est devenu pire que tout. Je ne me possédais pu. En fait, je venais de me rendre compte que rien ne m’excitait autant que les lamentations d’une femme au bord de l’orgasme et les cris de sa jouissance! Jamais je n’aurais cru et, juste à vous le raconter, je sens mon cou et mes joues rougir. J’ai presque honte. »

Et la conversation s’est ainsi poursuivie sur ces divers sujets que, curieusement, on hésite encore à aborder ouvertement aujourd’hui. On s’est parlé d’homosexualité que nous n’osions pas nous permettre, et d’autres gestes que, bien que modernes et ouvertes, sans doute même plus que la moyenne, nous ne nous permettions pas. Unanimement, nous avons mis au sommet de la pyramide cette envie si souvent freinée qui nous assaille dans le feu de l’action et qui nous fait désirer d’enfoncer un ou deux doigts loin dans l’anus de notre amant juste au moment où il éjacule, et pour parfaitement ressentir les contractions de sa prostate au moment de son orgasme. Curieusement, c’était un fantasme qui faisait l’unanimité sur deux plans : il nous excitait au plus haut point, et jamais nous n’oserions… du moins, pas tout de suite.

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