Chronique, Sport

Être, et se le permettre

Mesdames, vous connaissez le fameux dicton « T’es belle, t’es fine, t’es capable »? Pour faire partie de ce cercle d’élues, tout ce qu’il faut, c’est la motivation. Mais où trouver cette motivation? La motivation est le moteur prédominant derrière toute mise ou remise en forme, et sachant que toutes les formules minceur efficaces passent par un entraînement quelconque, il nous la faut cette motivation.

Il faut aller la chercher là où elle se cache réellement, c’est-à-dire tout simplement dans l’envie de s’aimer, et notre soif d’être aimée. Car, avouons-le, c’est ce sur quoi repose toutes nos envies d’être belle, en forme, en santé, bien dans sa peau : on veut s’aimer et, surtout, être aimée. Notre motivation prend donc sa source à deux endroits. D’abord le mental, qui régit nos comportements, nos décisions et nos choix de vie, puis le physique, là où s’exprime de façon éclatante, le résultat de nos comportements, l’expression de nos décisions, et les conséquences de nos choix.

Nous aurons beau investir tous nos dollars dans les meilleurs centres de conditionnement, auprès des meilleurs moniteurs, nous nourrir de toutes les boissons magiques chimiquement imaginables, et nous injecter jusqu’à avoir l’air d’une passoire de molécules et autres suppléments illégaux, sans la motivation, rien n’y fera. C’est elle qui nous amènera toujours les résultats les plus surs, les plus efficaces, les plus durables. La motivation mentale et physique est gratuite, mais il faut la trouver. Elle est gratuite et sans réelle danger autre que celui d’y prendre plaisir. Pour la trouver, il faut suivre le bon fil conducteur, celui qui explique tout ce que nous sommes. Il faut le suivre, et se laisser mener jusqu’au bout même si, chemin faisant, nous risquons d’y faire des rencontres parfaitement troublantes parce qu’elles sont souvent parfaitement excitantes.

En fait, nous rêvons toutes d’être la plus belle possible afin d’être, quand on en a envie, la plus alléchante, au sens tout à fait sensuel et sexuel du mot. Nous mettons notre corps à l’épreuve, nous le disciplinons, afin qu’il puisse, le moment venu, se procurer ces plaisirs qui lui sont essentiels tout autant que les donner jusqu’à rassasier les partenaires les plus exigeants, l’un après l’autre, ou tous ensemble, tout sexes confondus.

Et quel sera le rôle des hommes dans tout ça? Ils seront tout simplement admiratifs et désirants. Ils seront en pâmoison devant notre silhouette. Ils seront entièrement à notre merci, comme nous les désirons, comme nous les aimons, comme nous souhaitons en profiter. Ils se rêvent beaux pour que nous en jouissions davantage, pour notre égoïsme et notre vrai plaisir que nous voulons ressentir sans aucune culpabilité. Sans même qu’ils se rendent compte que notre propre beauté, et surtout les pouvoirs qu’elle nous confère, nous suffisent amplement.

Mais tous ces mâles, ils se laissent volontiers hypnotiser, se mettant alors, bon gré mal gré, à notre complet service, à notre merci. Ils sont littéralement ensorcelés par la perfection de nos courbes. L’image que projette sur l’écran de leur imaginaire autant que sur la paume de leurs mains notre physique à caresser les saoule autant que le meilleur alcool. La sueur que nous aurons mise dans l’effort se transformera toujours pour eux en liqueur de l’amour. On rêvera de nous boire. Et le triangle de notre sexe humide et coulant de bonheur sera encore plus enivrant, car il viendra couronner de ce désir moite le sommet de nos cuisses et de nos jambes d’une longueur étourdissante. Pas un homme ne peut résister à cette image exquise, pas plus qu’une femme, d’ailleurs.

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Quand ma tête est en vacances… (Que penser quand c’est le temps de ne pas penser)

C’est l’été qui, cette année, s’offre à nous de manière assez capricieuse. Avec des prévisions météo toujours aussi maladroites, malgré tous les méga-giga-tera-octets de puissance des ordinateurs qui appuient les Miss Météo de ce monde. On se prépare pour la pluie, imper sur le dos et parapluie sous le bras, et c’est le soleil brûlant qui nous tombe dessus. On s’arme pour la canicule, crème solaire no 60 et lunettes polarisées Dolce & Gabbana, et c’est trempés et transis que nous rentrons de la plage… Le temps est déréglé. C’est désormais certain. Sans doute pour longtemps.

La météo est toujours un sujet d’actualité au Québec. Il est particulièrement amusant d’entendre les spécialistes de la question dans les médias renforcer nos perceptions et contribuer activement à notre névrose collective. Le beau temps après lequel nous avons couru tout l’hiver se transforme, une fois arrivé, en « canicule insoutenable » : on a hâte au prochain refroidissement qui nous apportera le « répit attendu »! S’il pleut, l’industrie du tourisme va mal. S’il fait beau, les agriculteurs se mettent à craindre la sécheresse. Si c’est trop humide, les récoltes pourrissent dans les champs. S’il ne vente pas assez, la qualité de l’air se dégrade. S’il vente trop, c’est mauvais pour les activités extérieures. En fait, une belle journée sur le plan météo, c’est du soleil sur la plage tandis qu’il pleut par intermittence sur les champs, que le vent souffle les voiles et la pollution tandis que l’air calme n’indispose pas les clients des terrasses. Typiquement québécois.

C’est l’été, et mon patron me donne congé pour me reposer. Re-po-ser. Mon corps doit autant que possible ne rien faire. Et mon cerveau doit se libérer de ce qui l’occupe d’habitude. En fait, je dois prendre modèle sur les plantes et me plonger dans un état végétatif profond. Pour le corps, c’est simple : d’abord une séance de massage pour détendre les muscles, puis beaucoup de chaise longue, pour les atrophier au maximum. Si vous pouvez avoir accès à un domestique et éviter de vous lever pour aller chercher votre mojitos, c’est encore mieux. Quant au cerveau, il faut le débrancher. Pour y arriver, un livre ou deux. Pas trop intello, bien sûr. Cinquante nuances de Grey, ou plus sombres, ou plus claires, est un bon début pour l’été, à pied d’égalité avec l’interminable série Twilight et ses imitations. On y trouve tout ce qu’il faut pour plonger nos encéphales dans une épaisse mélasse qui viendra paralyser presque complètement tous les échanges sérieux entre les quelques neurones et synapses qui voudraient encore s’activer. Pour calmer les plus survoltées d’entre nous, pourquoi ne pas se taper un ou deux films de filles les jeudis soirs à TVA? Effet lénifiant garanti, vous finirez même par vous convaincre que Marie-Mai a vraiment du talent. C’est tout dire! Plus que du repos, c’est la catatonie.

Cet état de quasi non-existence me laisse tout le temps pour faire autre chose : réfléchir! C’est une activité que nous n’avons pas habituellement le temps de faire, trop occupé que nous sommes à interagir, à nous informer et à communiquer. Mais là, avec le cerveau pris dans la gélatine des vacances, que faire d’autre sur fond de pépiements d’oiseaux et de clapotis de vagues? Mine de rien, on se met à réfléchir. En surface d’abord, puis de plus en plus profondément au fur et à mesure que ralentissent nos autres fonctions. Comme les nouvelles informations sont rares, nous prenons le temps de repasser en boucle celles qui nous ont marqués, puis d’autres qui nous ont semblé moins importantes sur le moment. On rembobine la cassette, puis on se la repasse en boucle. On se renvoie nos actions comme notre image dans un miroir. On réfléchit. Et, chose pas si étonnante, cela a des effets.

Avez-vous remarqué combien de gens décident de changer d’emploi à leur retour de vacances? Ou de chum? Ou de blonde? Ou même de vie? Ils sont légion. Pourquoi? Parce que, condamnés à rien faire, ils ont réfléchi. Pas de Facebook, pas de journaux, pas d’Internet, le cerveau a pu prendre le temps de faire ce qu’il fait de moins en moins souvent : réfléchir. C’est à dire mûrir et analyser les informations qu’il possède déjà sans en emmagasiner de nouvelles. Prendre le temps de voir les choses sous divers angles, prendre du recul, ou bien s’en approcher davantage. Autant de choses que notre survie aussi quotidienne que trépidante nous permet de moins en moins de faire. Autant de choses pourtant essentielles à une vraie vie, saine et équilibrée. Au fond, c’est peut-être ça le vrai repos, les vraies vacances : prendre le temps d’être jusqu’à en devenir conscient.

Méline

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