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Racisme et sport, c’est le menu de l’homme des cavernes!

Il y a deux semaines, c’était un animateur de radio de Toronto qui tenait des propos remettant en cause le jugement des arbitres québécois dans la Ligue nationale de hockey (…et non, ce n’était pas, cette fois-ci, le pitoyable Don Cherry!). Plus tôt cette semaine, c’était au tour du propriétaire des Clippers de Los Angeles, Donald Sterling, d’être suspendu à vie de la National Basketball Association (NBA) pour racisme envers les noirs. Lors d’une conversation avec sa petite amie, Sterling lui avait demandé de ne pas se faire voir et, surtout, de ne pas se présenter aux matches de son équipe, en compagnie de personnes de race noire. Hier soir, suite à la victoire en éliminatoires du Canadiens de Montréal sur les Bruins de Boston, ce sont les fans de cette dernière équipe qui se sont laissés aller à délirer sur Twitter en tenant des propos racistes contre le joueur-vedette de la partie, le défenseur P. K. Subban.

Selon Influence Communication, et tel que rapporté sur le site Internet de Radio-Canada, ce n’est pas moins de 17 000 fois que le mot-clic « #nigger » a été utilisé en association avec le nom du joueur du tricolore entre jeudi soir et vendredi midi! Que se passe-t-il donc dans ce « merveilleux monde du sport »? Y a-t-il une crise dont l’ampleur nous échappe?

Je ne crois pas. Je pense que tout va comme d’habitude dans le milieu du sport professionnel, un milieu où les valeurs « viriles » ont la cote, un milieu qui fait rarement dans la nuance et la dentelle. C’est juste que, avec l’hyper médiatisation des nouvelles, les appareils photos partout, et le moyen de faire voyager la plus bête des opinions du plus borné des « hooligans » partout sur le globe en une simple contraction du pouce, tout se sait davantage, et plus vite.

Un retour sur l’histoire toute récente du vingtième siècle – celle que notre nouveau ministre ne veut pas voir enseigner, du moins pour le Québec – nous rappelle le cas tristement célèbre de Jackie Robinson, joueur de baseball étoile dont la carrière a été compromise parce qu’il était noir. On en a même tiré le film « 42 » en 2013. Cet homme s’est battu, et il a finalement gagné, mais non sans mal, contre un règlement de la ligue qui interdisait le terrain aux joueurs de couleur!

En Espagne, et ailleurs en Europe, les joueurs de foot d’origine africaine se font régulièrement lancer des bananes sur le terrain. Un geste très peu élégant qui vise à les associer à des singes. Et même Mme Taubira, Guyanaise et ministre de race noire dans le gouvernement français de François Hollande, a goûté à cette médecine de la part de partisans du Front National, un parti de l’extrême droite en France.

Pour ce qui est du hockey, les plus vieux se souviennent encore du jugement très injuste à l’égard de Maurice Richard du Canadien de Montréal que bien des analystes et des historiens, aujourd’hui plus que jamais, mettent sur le compte du racisme anti-Québécois qui loge à la même enseigne que celui que subissait l’homme fort Louis Cyr à la fin du dix-neuvième siècle. Et pour l’anecdote, sachons que la version française de l’hymne national canadien, paroles originales composées par le juge Basile Routhier sur une musique de Calixa Lavallée, a toujours été huée au Maple Leaf Garden de Toronto. Mais est-ce du racisme? Au Canada anglais, on préfère utiliser l’expression édulcorée « French Canadians’ bashing »… c’est presque perçu là-bas comme un geste tendre.

Mais pourquoi ces attitudes? Et pourquoi en particulier dans le domaine des sports professionnels? Parce qu’entre deux hot-dogs et trois grosses bières, ce sont là que nos primitifs pas-tout-à-fait-sortis-des-cavernes trouvent leur plaisir et leur montée d’adrénaline aux portes de leur usine ou de leur bureau où des patrons siphonnent, pour un maigre salaire, leurs aussi maigres qualités. Travailleurs frustrés, ou parvenus riches à coup de chance, à peine alphabétisés, ce serait beaucoup leur demander de réfléchir un peu avant d’agir… et 12 bières plus tard, c’est parfaitement impossible. Alors ils font ce qu’ils pensent toujours avoir le droit de faire dans un pays qui les enchaîne en leur promettant la liberté, ici ou aux États : ils s’expriment, et tant pis pour les victimes. LI-BAR-TÉ! LI-BAR-TÉ!

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Être, et se le permettre

Mesdames, vous connaissez le fameux dicton « T’es belle, t’es fine, t’es capable »? Pour faire partie de ce cercle d’élues, tout ce qu’il faut, c’est la motivation. Mais où trouver cette motivation? La motivation est le moteur prédominant derrière toute mise ou remise en forme, et sachant que toutes les formules minceur efficaces passent par un entraînement quelconque, il nous la faut cette motivation.

Il faut aller la chercher là où elle se cache réellement, c’est-à-dire tout simplement dans l’envie de s’aimer, et notre soif d’être aimée. Car, avouons-le, c’est ce sur quoi repose toutes nos envies d’être belle, en forme, en santé, bien dans sa peau : on veut s’aimer et, surtout, être aimée. Notre motivation prend donc sa source à deux endroits. D’abord le mental, qui régit nos comportements, nos décisions et nos choix de vie, puis le physique, là où s’exprime de façon éclatante, le résultat de nos comportements, l’expression de nos décisions, et les conséquences de nos choix.

Nous aurons beau investir tous nos dollars dans les meilleurs centres de conditionnement, auprès des meilleurs moniteurs, nous nourrir de toutes les boissons magiques chimiquement imaginables, et nous injecter jusqu’à avoir l’air d’une passoire de molécules et autres suppléments illégaux, sans la motivation, rien n’y fera. C’est elle qui nous amènera toujours les résultats les plus surs, les plus efficaces, les plus durables. La motivation mentale et physique est gratuite, mais il faut la trouver. Elle est gratuite et sans réelle danger autre que celui d’y prendre plaisir. Pour la trouver, il faut suivre le bon fil conducteur, celui qui explique tout ce que nous sommes. Il faut le suivre, et se laisser mener jusqu’au bout même si, chemin faisant, nous risquons d’y faire des rencontres parfaitement troublantes parce qu’elles sont souvent parfaitement excitantes.

En fait, nous rêvons toutes d’être la plus belle possible afin d’être, quand on en a envie, la plus alléchante, au sens tout à fait sensuel et sexuel du mot. Nous mettons notre corps à l’épreuve, nous le disciplinons, afin qu’il puisse, le moment venu, se procurer ces plaisirs qui lui sont essentiels tout autant que les donner jusqu’à rassasier les partenaires les plus exigeants, l’un après l’autre, ou tous ensemble, tout sexes confondus.

Et quel sera le rôle des hommes dans tout ça? Ils seront tout simplement admiratifs et désirants. Ils seront en pâmoison devant notre silhouette. Ils seront entièrement à notre merci, comme nous les désirons, comme nous les aimons, comme nous souhaitons en profiter. Ils se rêvent beaux pour que nous en jouissions davantage, pour notre égoïsme et notre vrai plaisir que nous voulons ressentir sans aucune culpabilité. Sans même qu’ils se rendent compte que notre propre beauté, et surtout les pouvoirs qu’elle nous confère, nous suffisent amplement.

Mais tous ces mâles, ils se laissent volontiers hypnotiser, se mettant alors, bon gré mal gré, à notre complet service, à notre merci. Ils sont littéralement ensorcelés par la perfection de nos courbes. L’image que projette sur l’écran de leur imaginaire autant que sur la paume de leurs mains notre physique à caresser les saoule autant que le meilleur alcool. La sueur que nous aurons mise dans l’effort se transformera toujours pour eux en liqueur de l’amour. On rêvera de nous boire. Et le triangle de notre sexe humide et coulant de bonheur sera encore plus enivrant, car il viendra couronner de ce désir moite le sommet de nos cuisses et de nos jambes d’une longueur étourdissante. Pas un homme ne peut résister à cette image exquise, pas plus qu’une femme, d’ailleurs.

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Bénie soit la Sainte Flanelle

Eh bien, soit! Ce sera une autre chronique à saveur religieuse, quitte à déplaire à certains croyants et à de nombreux mécréants. Cette fois-ci, nul besoin de lorgner du côté de la résidence du Saint-Père puisque c’est au Québec que cela se passe. Une religion que plusieurs pratiquent encore intensément, que certains rejettent dans un athéisme intolérant, et que d’autres tolèrent en allant faire leurs Pâques une fois par année, au printemps ou au début de l’été, comme jadis. C’est ainsi qu’on vit le hockey au Québec, avec plus ou moins de ferveur selon les moments, les miracles, ou les saints qu’on vénère.

Comme beaucoup de croyants iront un jour à Rome, presque tous les vrais Montréalais vont visiter un jour ou l’autre l’amphithéâtre Bell (autrefois c’était le Forum). C’est un peu moins vrai pour les Montréalaises. Bien sûr, à moins de faire partie de la curie qui habite l’ouest de la ville ou le sommet de la montagne, et qui parle couramment le latin de Wall Street, les autres iront plus rarement. Pas plus de quelques fois dans toute une vie.  Ils iront plus souvent dans une des églises du quartier où la messe aura à leurs yeux la même valeur que celle célébrée dans le grand temple : la Cage aux Sports, le Peel Pub, Boston Pizza, ou encore le sous-sol d’un chum qu’il aura décoré de symboles sacrés comme une photo autographiée de Maurice Richard, ou une statuette à grosse tête mobile de Wayne Gretzky du temps des Oilers.

Le rituel emprunte beaucoup à celui des célébrations chrétiennes : on se lève tous au même moment, et on n’hésite pas à lancer un puissant « Gloire à toi Seigneur » ou, plus prosaïquement, « en v’là une, crisse »  quand la rondelle trouve le fond du filet. Les pauses entre les périodes rappellent le sermon du curé dans les églises d’autrefois où plus d’un sortaient alors sur le perron pour griller une cigarette – mon oncle Roger, lui, en profitait pour enfiler une ou deux rasades du dix onces qu’il traînait toujours dans la poche arrière de son pantalon du dimanche en Fortrel gris. Lors de ces rituels, les femmes sont moins présentes. En fait, à part certaines rares élues, peu sont admises à jouer, et à peine davantage s’en amusent comme spectatrices. Tout comme l’Église qui a longtemps douté d’une âme chez la femme, le hockey doute du talent chez la joueuse. Considérant qu’elle n’a pas tout ce qu’il faut pour lui donner les pleins pouvoirs et l’accès à la prêtrise, on se limite à confiner la femme à un rôle d’accompagnatrice pour le joueur, ou l’amateur. À défaut d’admettre qu’elle puisse comprendre les détails de la liturgie, on lui permet un rôle de subalterne, comme la religieuse, pour accompagner et, au besoin, en uniforme pour servir les hommes : « vous êtes dans la rangée D, siège 21, dans les rouges ». Regardez-les un soir de match au Centre Bell – elles cofondent sans doute avec le centre « belle » – maquillées et habillées pour le plus grands plaisirs de leur idole, le « Habsboy » assis dans le siège à côté, ou de leur fantasme qui, en patin, célèbre la grand’messe sur la glace

Les partisans se divisent en deux camps : les orthodoxes, ceux qui sont partisans du Canadien, et les hérétiques qui favorisent d’autres équipes comme New-York, Boston ou Tampa – ce sont un peu les « Protestants » du système. Les pires, de vrais Témoins de Jéhovah – ou des Francs-Maçons – ce sont ceux qui croient aux Nordiques. Les côtoyer, c’est frayer avec Satan. Ils ont de curieuses croyances, allant même jusqu’à dire que le but d’Alain Côté en 1986 était bon! Sous la gouverne du faux pape Labeaume qui se prend pour l’Antéchrist, ils sont en train de se bâtir un temple, sans doute pour y célébrer en secret des messes noires, des mariages polygames et peut-être même des sacrifices d’enfants, on ne sait pas trop. Pour Montréal, c’est sans doute une nouvelle ère de sanglantes croisades qui se pointe sur la 20 vers l’est pour vaincre les Infidèles qui ne parlent même pas la langue de l’Église, l’anglais, comme chez nous.

Méline

© 2013 Chaud et humide

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