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La relation

« Je suis en relation »… c’est la phrase qui signifie que je ne suis plus disponible, que ma vie est liée à celle d’une autre personne, et que je ne décide plus rien sans consulter « mon couple ». Étrangement, cela sonne à peu de chose près comme « je suis en religion », une phrase qu’on entendait à l’époque de nos parents, et qui voulait à peu près dire la même chose : je ne suis pas libre et je dois consulter « l’autre » avant de prendre quelle que décision que ce soit.

Avant, du temps de ma mère, les choses étaient simples : t’étais célibataire, mariée ou veuve, car, à part les ordres religieux, les choix étaient assez restreints. Mais aujourd’hui… T’es en couple ou non? Mariée? Dans une famille reconstituée? En couple avec une autre fille? Mariée ou en union libre? T’as un conjoint de fait? C’est vrai ou juste virtuel? Ouf! La liste des possibilités est assez longue pour qu’on puisse tenir une conversation conséquente juste sur ce sujet.

Avec la mondialisation, l’effritement des institutions, la remise en question de tous les tabous et l’avènement des réseaux sociaux, la notion de « relation » s’est élargie considérablement. Tenez, j’ai une amie qui est mariée à un homme qui n’est pas le père de ses enfants, et dont elle est toutefois séparée, car elle vit avec une autre femme dont elle est la conjointe de fait. Compliqué? Peut-être, mais assez représentatif de l’époque.

Ce qui a surtout changé, c’est la stabilité des relations. Avant, on se « mariait pour la vie ». Aujourd’hui, cette notion de durée dans le temps est constamment réévaluée, remise en question. C’est vrai qu’en 1850, quand l’espérance de vie d’une femme atteignait à peine 40 ans, le « mariage pour la vie » n’était pas un si grand engagement. Mariée à 25 ans, morte à 40, cela se limitait à tout juste quinze années de vie commune. Ensuite le type se remariait une seconde fois, et souvent une troisième. Et si la femme perdait son mari jeune, ce qui arrivait souvent, car la vie était pas mal plus dure et risquée qu’aujourd’hui, alors elle faisait la même chose.

Avec l’espérance de vie que nos systèmes de santé nous offrent aujourd’hui, on a toutes les chances de se rendre à 100 ans. Si on s’engage pour la vie à 25 ans, cela nous assure 75 ans de vie commune! Qui veut vivre ça? J’ai même cherché comment s’appelait un soixante-quinzième anniversaire de mariage et je n’ai trouvé que de rares listes qui parlent de « noces d’albâtre ». Y avez-vous déjà été invitées? Pas moi et, j’ai sondé le terrain, personne que je ne connais non plus!

Si on a le projet de vivre en relation, il vaut mieux faire en sorte que celle-ci puisse évoluer avec le temps. D’abord quelques années en couple homo ou hétéro, question de voyager, de voir du monde et de s’éclater, puis ensuite une relation stable avec un hétéro sympathique le temps de fonder une famille et de l’amener à l’adolescence, ce qui devrait prendre entre dix et quinze ans, puis une relation plus libre afin de goûter la vie et d’en profiter avant qu’il ne soit trop tard. Pour une relation de ce dernier type, mes amies me recommandent un partenaire plus jeune d’une dizaine d’années ou plus. Ils sont plus fougueux, moins sûrs d’eux et assez facile à contrôler.

Mais toutefois arrivée à un âge plus mûr, la relation avec un jeune tas de muscles sans rien dans la tête risque d’être décevante. Il faut donc terminer sa vie en couple qu’on forme à ce moment-là, et uniquement en s’appuyant sur nos affinités. Et bien choisir! Rien ne sert, en effet, de vivre sa cinquantaine avec un fou ou une folle des marathons si, moi, ce que je souhaite c’est voyager et visiter des musées! Puis enfin, pour les toutes dernières années, recherchons le calme et la sérénité avec une personne qui partagera avec nous ses beaux souvenirs tout en écoutant les nôtres auxquels elle s’intéressera, d’autant plus que, pour elle, ils seront tout nouveaux et originaux! … Que de belles relations il me reste à vivre.

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Le Complexe d’Électre

Dans la mythologie grecque, Électre est la fille d’Agamemnon, roi de Mycènes, et de Clytemnestre. Elle aurait tué sa mère pour venger son père. Cette légende entourant le personnage d’Électre a inspiré au psychanalyste Carl Gustav Jung la notion de Complexe d’Électre, un équivalent, pour ce psychanalyste, du Complexe d’Œdipe chez Freud.

Ce Complexe d’Œdipe explique, selon Freud, pourquoi le désir pour sa propre mère met nécessairement le garçon en compétition avec son père pour obtenir les faveurs de celle-ci. Chez la fille, le Complexe d’Œdipe ne pourrait pas s’appliquer tel quel, à moins que toutes les filles ne se mettent à repousser les hommes et jettent leur dévolu sur des femmes, ce qui ne correspond nullement aux faits. Freud a donc intégré et adapté le Complexe d’Électre de Jung afin d’illustrer, pour les filles, des comportements comparables au Complexe d’Œdipe chez les garçons. À partir de là, Freud expliquera que toutes les filles vont vivre au cours de leur développement une phase où elles seront en compétition avec leur mère pour obtenir les faveurs de leur père, devenu pour elles objet de désir.

Chez plusieurs, cette phase atteindra sa résolution au cours de la première enfance et ne sera plus qu’un souvenir vite oublié. Pour d’autres, elle se prolongera plus longtemps, parfois jusqu’à l’âge adulte. Certaines, enfin, n’arriveront jamais à la surmonter totalement, alimentant ainsi une névrose qui les accompagnera tout au long de leur vie.

Quelle que soit l’importance qu’on accorde à la psychanalyse et aux explications qu’elle avance pour nous aider à mieux nous comprendre, il demeure vrai que beaucoup de femmes cherchent chez l’homme de leur vie un personnage qui ressemble beaucoup à un père idéal, ou idéalisé.

Un père aimant, d’abord : ce sera un homme rempli d’attention et de tendresse comme elles ont peut-être vu leur père l’être avec leur mère à l’époque où elles étaient enfants. C’est l’homme qu’on souhaite galant, empressé de nous aider à ouvrir une porte, monter un escalier ou porter un colis. C’est aussi l’homme aux petites attentions : des fleurs à la St-Valentin ou un souper à la chandelle le jour de notre anniversaire.

Puis ce sera aussi le père nourricier et protecteur : l’homme fort qui nous met à l’abri des menaces, qui fait reculer d’autres hommes qui nous convoiteraient, qui est puissant et riche, autant que possible, nous assurant ainsi une vie belle sans ennuis.

Ce sera peut-être enfin le père châtiant qui peut même facilement devenir excessif : l’homme qui nous réprimande pour nos erreurs, qui nous fait la morale pour nos faiblesses… celui-là à qui certaines permettront encore beaucoup plus, comme de sévir psychologiquement et physiquement contre elles si elles ne se comportent pas selon ses attentes. Et qu’on aime d’autant plus maladivement qu’il nous donne vraiment l’impression de tout faire ça pour nous.

Cet homme désiré sera parfois plus vieux. Et même beaucoup plus vieux que la femme qui le convoite. Elle voit dans cette différence d’âge un gage de sagesse et de connaissance. S’y ajoute souvent une recherche de pouvoir et de richesse. Le cliché de la jeune et blonde trentenaire assise dans une décapotable sport aux côtés d’un chic monsieur aux cheveux poivre et sel n’a rien d’un mythe, bien au contraire! Souvent on peut croire que c’est lui qui l’a séduite, mais habituellement, c’est tout l’inverse. C’est elle qui a trouvé ce qu’elle recherchait, et qu’elle voit comme une perle rare. Séduire le père, c’est aussi l’étudiante qui séduit son professeur, ou l’employée qui séduit son patron, et la gardienne qui séduit le père de l’enfant qu’elle garde. C’est un jeu vieux comme le monde dans lequel plusieurs y retrouvent leur compte, tout comme Freud y retrouve son complexe.

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C’est trop long adopter? Alors achetez le bébé!

Il fut un temps où existait une expression au Québec pour décrire la femme enceinte : on disait « elle va acheter ». Aujourd’hui, allons-nous voir apparaître l’expression « elle va vendre »? Le cas Joël Legendre, médiatisé d’une manière qui frôlait l’indécence, soulève la question dans toute son ampleur.

La loi canadienne sur le sujet est on ne peut plus claire : il est interdit à quiconque de vendre ou de louer son corps pour permettre à une autre personne d’avoir un enfant. Dans les faits, le Canada n’interdit pas la GPA (gestation par autrui), mais il en interdit toute forme de commercialisation, ce qui, convenons-en, consiste à « rêver en couleurs »!

Dans les faits, peut-on imaginer une personne normale qui va généreusement prêter son corps pendant neuf mois à un autre couple qui ne peut avoir d’enfant? Pour permettre à ce couple de se perpétuer? Nous savons tous qu’une grossesse n’est pas sans risque, qu’un accouchement peut mal tourner et que, dans certains cas, heureusement de plus en plus rares ici, l’issu peut parfois être tragique. Quelle femme saine d’esprit prendrait un tel risque en sachant que, ensuite, elle devra abandonner l’enfant avec lequel elle a vécu en symbiose pendant neuf mois? Sans doute aucune, à moins d’une amie très proche, très liée, et prête à s’oublier totalement dans ce geste.

Dans le cas de Joël Legendre et de son conjoint, un couple homosexuel qui souhaitait un enfant, ce qui en soi n’a rien d’étonnant, ni encore moins de condamnable, la femme qui s’est prêtée à eux pour ce besoin de procréer n’était pas une amie proche, ni même une connaissance. C’était une femme qui a simplement profité d’une zone floue de la loi pour le faire pour de l’argent. En effet, cette dame s’est vue indemnisée par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Un faible montant sans doute, mais une indemnité qu’on pourrait associer à un revenu pouvant être attirant pour une personne démunie.

On voit d’ici les conséquences à long terme : pour des femmes sans-le-sou, sans autres ressources, vendre ainsi son corps pourra devenir une façon de se tirer momentanément d’affaires. Il est certain que ce sera sans intérêt pour toutes celles qui gagnent convenablement leur vie, mais pour une personne que la chance et les circonstances n’ont pas gâtée, c’est une avenue qui s’offrira. En a-t-on vraiment évalué toutes les conséquences? Car en plus des risques physiques, il y a aussi les risques psychologiques, aussi dommageables et, sans doute, plus probables. Et, dans quelques années, comment vivrons-nous les séquelles sociales de ces gestes? Comment ces femmes qui ont abandonné leur enfant entre les mains d’étrangers assumeront-elles cette séparation à long terme? Et comment, en grandissant, les enfants vivront-ils cette séparation de leur mère biologique? Quelle pression cela fera-t-il subir au couple adoptif? Les conséquences psychosociales de ces choix de société actuels pourraient finalement être énormes, mais elles sont pour l’instant méconnues, mal documentées et simplement inquiétantes.

Il arrive souvent à l’homme de vouloir jouer les apprentis-sorciers. Et il lui arrive très souvent de le regretter. À force de vouloir intervenir dans l’ordre naturel des choses, que ce soit en matière d’environnement, de biologie ou d’organisation sociale, il peut poser des gestes aux conséquences mal comprises qui pèseront éventuellement lourd sur les générations à venir et, peut-être, sur leurs chances de survie. Avant de permettre, ou d’interdire, de laisser faire ou d’intervenir, il faut prendre le temps de réfléchir, tout le temps nécessaire. La précipitation n’a pas sa place quand notre destin collectif est en cause. Et quand il est question du commerce des bébés, il me semble que ce soit le cas.

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Médias et corruption : collusion?

Rares sont les villes de 400 000 habitants et plus qui n’ont ni journal quotidien, ni poste de radio, ni station de télé. On chercherait partout qu’on aurait du mal à trouver. Mais il y a Laval. Et si on pousse vers le nord cet arrondissement de manière à couvrir vingt kilomètres, on sombre littéralement dans le tiers-monde de l’information. C’est une zone où habitent plus d’un million de personnes qui sont ainsi totalement dépourvues sur le plan médiatique. De Laval à St-Jérôme, de Deux-Montagnes à Terrebonne, rien d’autres que les feuilles de chou hebdomadaires, généralement de Québecor, totalement dépendantes des administrations locales et des chambres de commerce, dépourvues de vrais journalistes, et où les représentants qui vendent la publicité sont souvent les mêmes qui contrôlent la nouvelle. Ce n’est pas un hasard si les scandales politiques et administratifs de St-Jérôme, Boisbriand, Mascouche ou Laval ont pu couver, sans être dérangés, pendant toutes ces années. Plein de gens étaient au courant, mais les médias locaux ne s’en mêlaient pas tandis que les médias nationaux ne s’y intéressaient que de loin en loin, et plutôt peu que trop.

2013 était une année d’élections municipales au Québec. Des élections d’autant plus importantes qu’elles se déroulaient dans un contexte d’enquêtes pour débusquer fraudeurs et malfaiteurs dans l’espoir de freiner cette corruption qui gangrène nos administrations et paralyse notre évolution en tant que peuple. Les enjeux étaient considérables. On aurait pu croire que les médias étaient pour suivre adéquatement les candidats, analyser les programmes des équipes, publier des sondages. Mais non! On parlait des banlieues quand il y avait des arrestations de maires ou d’autres politiciens ou administrateurs corrompus, mais quasiment rien quant aux projets politiques qui s’amorçaient pour donner un nouveau souffle à ces villes. Rien non plus, à part quelques insignifiances, sur ceux qui se proposaient de défendre ces projets en se portant candidats à l’élection du 3 novembre. La Presse, Le Journal de Montréal, Le Devoir, Radio-Canada, TVA et la radio privée couvraient tout ce qui respirait politique à Montréal, mais rien, ou presque, sur ce qui se passait 200 mètres plus loin, de l’autre côté du pont.

Ce n’est pas pour rien que la vraie corruption, la vraie collusion, c’est dans les banlieues qu’on la retrouve.

De tout temps, le rêve du malfaiteur a été d’être près de l’action tout en étant à l’abri des regards. Où se cachent donc les mafieux, trafiquants et autres corrompus de notre belle société? À l’abri des médias, dans leurs somptueux bungalows de Ste-Dorothée ou de Duvernay à Laval, à Candiac, à Terrebonne, à Mascouche ou à Ste-Anne-des Plaines… Près de leur marché primaire, la grande ville, et loin de l’œil des caméras et des micros des journalistes. L’aristocratie criminelle a déserté Saraguay, St-Léonard et Rivière-des-Prairies pour se mettre à l’abri des médias. Il a suffi de traverser une rivière pour échapper aux regards. Une « disparition » qui bénéficie de toute la complaisance des médias, de toute la complicité des journalistes, soi-disant là pour nous informer.

On aurait pu espérer que le vent de pureté qui balaie le Québec depuis l’époque où Macleans nous qualifiait de province la plus corrompue au Canada atteigne aussi les médias, souvent notre seule source d’information qui nous permette de nous indigner et de réagir en conséquence, mais c’était nourrir trop d’espoir. La poussière retombe doucement sur les banlieues. Déjà les rumeurs courent à l’effet que la corruption se réorganise. Personne ne s’étonne plus que bien des fraudeurs allégués ou avoués, des voleurs et des organisateurs de stratagèmes malhonnêtes et illégaux soient encore en liberté, ne paraissant nullement ennuyés, leur réputation à peine entachée. En fait, personne n’en parle, faute d’information, faute des médias. Et personne ne suit plus qu’avant la politique locale, mère de tous les vices, puisqu’aucun média n’en parle. On attend sans doute la prochaine enquête publique et sa vague d’arrestation, dans vingt-cinq ans.

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Le baiser et le fusil

Une autre invasion armée dans une école secondaire du Colorado, aux États-Unis. Quelques blessés seulement, mais le tireur, lui, s’est enlevé la vie. Ça s’est passé dans le même état où a déjà eu lieu le tristement célèbre massacre de Columbine, et à quelques kilomètres du cinéma où, en 2012, un tireur fou abattait 12 personnes pendant une projection de Batman. À peine 2 jours de cela, on célébrait le premier anniversaire de la tuerie de Newtown, Connecticut, où un déséquilibré amateur d’armes et d’histoires de tueurs en série massacrait élèves et professeurs dans la petite école primaire Sandy Hook.

L’an dernier seulement, 30 000 personnes sont décédées par arme à feu dans ce pays qui compte 300 000 000 armes de ce type en circulation.

Dans ce même Colorado, à Canon City, une direction d’école décidait il y a quelques jours de suspendre un élève de 6 ans. Le motif? Il a embrassé sur la main une camarade de classe. C’était la deuxième fois qu’on surprenait l’élève de 1ère année à avoir semblable comportement. Cette fois, c’en était trop. Il a été accusé de harcèlement sexuel et suspendu. Le responsable du district scolaire a expliqué aux médias qu’il était important qu’on agisse fermement face à ces « touchers non désirés ».

Trente mille personnes décédées par arme à feu. Un enfant de six ans suspendu pour harcèlement sexuel. Et s’il y avait un rapport?

Plusieurs sociologues l’ont souligné, la relation des Américains à la sexualité est puérile. On a l’impression que ce pays qui a popularisé la pornographie à grande échelle est incapable d’atteindre sa maturité sexuelle. Les USA fantasment sur une sexualité hypertrophiée que les producteurs d’Hollywood et d’ailleurs leur offrent à coup de seins siliconés géants, de gorges ultra-profondes, de godemichets invraisemblables et de pénis surdimensionnés qu’on enfonce dans des orifices les plus étroits possible. Une sexualité primaire, brutale, immature. Une sexualité fétichiste où l’artifice et le rêvé remplacent le réel et le vécu. Une sexualité qui s’accomplit selon des standards et des rites qui échappent à l’humain moyen, mais dont celui-ci rêve jusqu’à en faire des cauchemars dans un pays de plus en plus excessif dans ses démonstrations virtuelles, mais de moins en moins tolérant dans la réalité de ses pratiques.

Il n’est pas nécessaire de déterrer Freud pour comprendre que le la relation entre l’Américain et les armes est une relation empreinte de cette sexualité mal intériorisée et non assumée. Aucun acteur de porno ne peut éjaculer plus loin que l’Américain armé d’un pistolet automatique. Aucun ne peut prétendre défoncer sa conquête aussi bien que celui qui lui enfile quelques balles de son fusil mitrailleur. Personne ne peut prétendre dominer ses partenaires aussi complètement que celui qui voit les corps inertes allongés devant lui, à jamais incapable de lui résister. C’est l’orgasme ultime garanti, celui dont on rêve en secret en s’abreuvant de contes pornos « pour adultes », inconsciemment furieux et à jamais frustré d’avoir été étiqueté « délinquant sexuel » à six ans parce qu’on a fait un bisou à sa copine de classe.

Le rapport entre la violence, surtout celle par les armes, et la sexualité refoulée a déjà fait l’objet de nombreux écrits. Il faudrait maintenant qu’on s’en inspire pour repenser les rapports humains au pays de l’oncle Sam.

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Question de valeurs

« Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas » (citation attribuée à André Malraux)

Je n’ai pas encore parlé de LA CHARTE. Je l’écris en majuscules parce que cela correspond à l’importance que le sujet a prise ici. Il s’agit, bien sûr, de ce qu’on a qualifié, selon le moment, de charte des valeurs québécoises ou de charte de la laïcité – le rapport entre les deux appellations  n’étant d’ailleurs pas évident. Mais en écrivant « LA CHARTE », je suis certaine d’être comprise.

Que d’encre elle a fait couler, que d’ondes elle a occupées, que de mots et de maux lui a-t-on associés… Elle n’était pas encore rédigée que déjà on lui attribuait les pires intentions, ou les meilleures : résurgence du nazisme pour les uns, calque de l’apartheid pour d’autres, panacée à l’harmonie sociale pour plusieurs. Tous les groupes de pression sont montés au front pour nous convaincre de la condamner ou d’y adhérer, selon leurs affiliations politiques, religieuses, ou politico-religieuses car, dans certains cas, les deux se confondent allègrement et honteusement.

Gardons d’abord à l’esprit que « LA CHARTE » n’est pas un projet religieux, mais un projet politique. Elle vise à assurer la laïcité de l’état québécois et la démonstration de ce fait dans les services offerts à la population : l’administration publique, la santé, l’éducation et la sécurité publique. Quand on entend des gens dire que « LA CHARTE » vise à restreindre les droits de pratique de certaines religions, on nage donc en plein délire paranoïaque. « LA CHARTE » n’interpelle même pas cette question. Rien, dans ce projet, n’interdit quoi que ce soit dans la vie privée ou dans l’espace public. Le port du kirpan, du crucifix, du tchador ou de la kippa reste tout à fait permis. En privé comme en public. Seule restriction amenée par « LA CHARTE » : sauf pour les employés de l’état dans l’exercice de leurs fonctions. Soulignons qu’aucune religion n’oblige, dans le cadre de sa pratique, le port de tels signes dans le contexte de l’exercice d’une profession. En quoi « LA CHARTE » brime-t-elle donc la liberté de religion? L’affirmer est aussi faux qu’exagéré.

On a dit des choses étonnantes dans le cadre du débat autour de « LA CHARTE ». On a, entre autre, affirmé que les signes et symboles religieux portés par des fonctionnaires n’avaient aucune influence. Voilà une affirmation qui vient annihiler en une courte phrase toutes les découvertes de la sémiologie depuis cent cinquante ans. Un signe signifie toujours quelque chose et communique toujours un message. Il a donc une influence. Plus ou moins importante selon le contexte, mais néanmoins toujours réelle. Prétendre le contraire est simplement faux. Ce n’est pas parce que le porteur du signe n’est pas conscient du message qu’il porte, ou encore qu’il ne lui accorde pas d’importance, que celui-ci n’existe pas, et encore moins qu’il soit anodin. Si on arrivait à être un peu moins individualiste, et si on arrivait à se placer dans un contexte davantage collectiviste, à l’instar de la société dans laquelle nous évoluons, on se rendrait rapidement compte que, si des signes semblent ne pas avoir d’effet sur nous, il peut en être bien autrement des gens autour de nous.

Imaginons le cas de la jeune fille de quinze ans qui, craignant une grossesse aussi involontaire que non désirée, va consulter toute craintive l’infirmière de sa polyvalente, une fonctionnaire de l’état qui l’accueille, crucifix au cou, avec des affiches de groupes pro-vie plein les murs de son bureau… La jeune fille se sent-elle à l’aise de s’ouvrir à elle? De lui parler de son envie d’avortement? Si ces signes n’ont pas d’importance pour l’infirmière, alors pourquoi tient-elle tant à les afficher? Et quel sera leur impact sur sa clientèle?

J’écoutais un groupe de gens de religion juive revendiquer le droit de porter la kippa au travail, en disant que cela n’avait aucune influence sur la qualité de leur prestation professionnelle. Comment réagiraient-ils si un préposé aux bénéficiaires de religion hindoue embauché par l’hôpital juif de Montréal décidait de porter au travail une croix gammée, signe religieux de son initiation à la doctrine védique? J’entends ici les cris d’horreur!

Autre chose troublante du débat sur « LA CHARTE », c’est sa polarisation en fonction du débat nationaliste-fédéraliste au Québec. Il est assez étonnant de voir que les défenseurs de « LA CHARTE », un projet du gouvernement péquiste de Mme Marois, appartiennent surtout à la mouvance indépendantiste, et que ses pourfendeurs se retrouvent presque essentiellement dans les factions fédéralistes du Québec, pour ne pas dire qu’ils habitent surtout l’ouest de Montréal. C’est curieux, et sans doute assez malsain. Quand on porte attention au débat, on se rend compte que ses opposants sont constamment alimentés par des appuis du R.O.C. (Rest of Canada). Des journaux reconnus pour leur position pro-fédération n’hésitent même pas à triturer la réalité avec des titres comme « 100 universitaires contre la charte des valeurs » (La Presse, 9 décembre 2013), en référence à une lettre signée par 112 professeurs et chercheurs de l’Université de Montréal, oubliant de mentionner que près de 6 000 autres ne l’ont pas signée! 112 sur près de 6 000, cela fait moins de 2 %, ce n’est pas une très forte mobilisation, contrairement à ce qu’aimerait sans doute laisser croire ce journal.

Je crois que « LA CHARTE » offre d’importantes qualités. A-t-elle des défauts? Peut-être, mais c’est en encourageant un débat sain sur ces questions qu’on arrivera à un libellé qui pourra faire consensus, sans être influencé par tous les prosélytes de ce monde. Mais c’est peut-être rêver en couleurs dans un Canada ou le simple fait de ne pas croire en un dieu, de ne pas avoir de religion, constitue un geste criminel. Heureusement, même si cette loi stupide existe encore, les tribunaux ont eu le bon sens de ne pas l’appliquer depuis 1926.

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TIME a tranché : le pape

Comme à chaque année, décembre est le mois des revues. Les grands médias reviennent sur l’actualité de l’année pour nous en présenter les faits saillants. Au magazine TIME, la tradition veut qu’on mette en page couverture du dernier numéro de l’an la personne qui, selon l’équipe éditoriale, a le plus marqué l’année. Cette année, le choix s’est porté sur le pape, François.

Pourquoi ce choix? Pourquoi retenir comme figure dominante de l’année un personnage controversé, à la tête d’une institution au moins aussi controversée? N’y avait-il pas d’autres choix plus judicieux?

L’insolite de la transmission de règne entre Benoît XVI et François a certes dû être prise en compte. La tradition catholique veut qu’un nouveau pape soit nommé lors du décès du pape en fonction, mais Benoît XVI a choisi de ne pas respecter cette tradition en abdiquant en cours de mandat. Pour une rare fois – et la seule depuis des centaines d’années – un pape fut élu alors qu’un autre vivait toujours. Avec pour résultat que nous avons aujourd’hui deux papes qui vivent toujours à Rome : l’ancien, Benoît XVI, et le nouveau, François. En soi, c’est une petite révolution que Rome nous a fait vivre avec cette démission et cette élection quasi immédiate. François, l’ex-cardinal Jorge Mario Bergoglio, né à Buenos Aires de parents italiens, fut d’abord supérieur des Jésuites d’Argentine. C’est à ce titre qu’il fut mêlé à une controverse où il est question de torture et d’assassinat de membres de cette congrégation ainsi que d’enlèvement et de disparition d’enfants de sympathisants opposés au régime au profit de familles proches du pouvoir argentin. Réputé proche du peuple, le cardinal Bergoglio n’a toutefois pas réussi à laver totalement sa réputation de ces allégations troublantes.

Maintenant à la tête de la toujours puissante Église Catholique Romaine, François semble vouloir mettre un peu d’ordre. D’abord aux finances où les rumeurs de corruption et de détournement de fonds sont persistantes. Puis ensuite dans les questions de moralité du clergé, et particulièrement celles du camouflage des crimes perpétrés par les prêtres homosexuels pédophiles et la scandaleuse immunité dont ils ont bénéficié avec la complaisance des autorités ecclésiastiques. Pour les grands changements de fond de la doctrine – contraception, avortement, homosexualité, mariage des prêtres, ordination des femmes – on devra attendre, semble-t-il, une autre génération de papes, car François, malgré une apparence d’ouverture, ne semble pas du tout disposé à s’attaquer à ces sujets.

Mais pourquoi le pape François au lieu d’un Edward Snowden? Plus que François, Snowden a retenu l’attention de toute la planète avec ses révélations fracassantes sur les abus des agences d’espionnage américaines et leurs alliées. Des révélations qui ont bousculé tous les gouvernements, qui ont ébranlé toutes les chancelleries et terrorisé toutes les ambassades du nord au sud, de l’est à l’ouest. Snowden s’est érigé en champion de la défense de la démocratie et des droits individuels face à un certain ordre mondial qui n’a aucune considération pour la vie privée et les droits de la personne. En coulant aux médias une information réputée « secrète », Snowden a démontré que, au nom d’un concept aussi vague et mal défini que la « sécurité de la nation », les États-Unis et quelques états satellites, dont le Canada, sont prêts à priver leurs citoyens de leurs libertés et de leurs droits les plus absolus.

Par sa bravoure et son sens de la justice et du renoncement, Edward Snowden a certainement marqué l’imagination de citoyens du monde au moins autant et sinon davantage que l’ex-cardinal Bergoglio… alors pourquoi pas la première page du TIME? La réponse est toute simple. TIME est une publication américaine financée à même les revenus publicitaires des corporations américaines, souvent républicaines, généralement conservatrices. Et si François ne dérange personne dans ce milieu, on ne saurait en dire autant d’Edward Snowden. Dans un pays où tous les billets de banque portent l’ostentatoire « In God We Trust », le choix ne fut pas compliqué.

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Elles sont deux et bien pendantes

« Duos habet et bene pendentes! » – Lors de l’élection d’un nouveau pape, un diacre serait chargé de vérifier, en passant la main à travers une chaise trouée, si le nouvel élu est bien doté d’attributs masculins. Si c’est le cas, il déclarera solennellement, en latin, « Elles sont deux et bien pendantes! », déclaration à laquelle répondra le chœur des cardinaux par un enthousiaste « Deo gratias! ». Tout ça à cause de la peur des femmes…

C’est un joli coup du hasard qui me permet de parler de l’élection d’un pape en cette Journée de la Femme. En même temps que l’humanité célèbre un peu partout les gains réalisés par les femmes sur la route de l’égalité avec les hommes, un groupe d’hommes, parmi les plus misogynes de la planète, se réunit pour élire le chef d’une église exclusivement dirigée depuis toujours par un groupe homosexuel excluant systématiquement la moitié du genre humain.

Depuis toujours? Presque, car il y a eu l’épisode de la papesse Jeanne. C’est survenu au Moyen-Âge, un peu après le règne du grand empereur Charlemagne. Selon les versions, l’histoire diffère un peu, tout comme le prénom de la belle qui va de Jeanne à Agnès en passant par Gilberte ou Marguerite.

La jeune fille était de Mayence, en Allemagne, mais partit étudier en Angleterre, puis à Athènes, en Grèce où elle se consacre, avec son amant, à l’étude des sciences et de la philosophie. Après la mort de celui-ci, elle s’installe à Rome où elle fait la lecture des Saintes Écritures. Elle accède bientôt à la Curie, puis elle est nommée cardinal – …devrait-on l’écrire avec un « e »? – avant d’être élue pape par acclamation, comme le sera bientôt le successeur de Benoît XVI.

Après quelques galipettes avec… – on parle d’un clerc ou d’un cardinal qui a flairé l’affaire – la papesse Jeanne devient enceinte et, comble du scandale, accouche en public, possiblement en célébrant la messe ou lors de la procession de la Fête-Dieu. On raconte qu’elle a alors été lapidée par la foule qui ne devait pas être peu surprise de voir le « Saint-Père » accoucher de la plus naturelle manière! Il s’agirait d’une légende qui fut toutefois accréditée par l’Église elle-même jusqu’au XVIe siècle. Avouons qu’elle est particulièrement savoureuse en cette Journée de la Femme et cette veille de conclave.

Rassurons-nous, la chaise percée et la main agile du prélat-vérificateur fouillant les parties intimes du cardinal élu nous éviteront un nouveau scandale. Le prochain pape sera bien de sexe masculin. Et sans doute sera-t-il un « fou de Dieu », souffrant, comme l’a dit le philosophe Michel Onfray, d’une pathologie mentale à l’instar de Benoît XVI qui, au moment de la mort de Jean-Paul II, affirmait «Il est là-haut, dans la maison du Seigneur, accoudé au balcon, d’où il nous regarde ». Saint? Peut-être. Malsain? Sûrement.

Les cardinaux choisiront donc un de ces « Fous de Dieu », et parfois des p’tits gars, comme le rapportent trop de témoignages déchirants, et comme l’ont caché trop de complots déviants. Parmi les candidats évoqués, il y en a un du Québec, Mgr Marc Ouellet, dont la carrière a été jonchée de scandales pédophiles et homosexuels. Le groupe de pression SNAP (Survivors Network of those Abused by Priests) le cite dans une liste des douze cardinaux (« The Dirty Dozen ») dont il faudrait le plus se méfier. Parmi les gestes qu’on lui reproche, il y a son refus de rencontrer des victimes québécoises des abus des prêtres, et son rôle dans le très lent congédiement du cardinal écossais O’Brien accusé d’avoir abusé sexuellement d’autres prêtres. Rappelons que c’est ce même Ouellet qui déclarait, il y a peu, qu’il n’y avait pas de bonne raison pour justifier un avortement et qu’une femme enceinte après un viol devait garder l’enfant.

Ce n’est pas en élisant Marc Ouellet, ce personnage aux idées d’un autre âge, qu’on rajeunira l’Église, et qu’on la rendra plus transparente. Ce n’est pas avec lui que la Sainte Institution se mettra à traiter les femmes de manière équitable, en les considérant comme les égales des hommes. Ce ne sont pas ses discours dépassés qui vont faire avancer les questions comme le célibat de prêtre, la contraception, ou les questions relatives à la condamnation criminelle des religieux pédophiles.

Justement, ce matin, à Sorel, comparaissait un prêtre pour possession de pornographie juvénile… Un curé de paroisse, un aumônier scout, un autre fou de Dieu, …et des p’tits gars.

Bonne Journée de la Femme, et bon conclave!

Félissa

© 2013 Chaud et humide

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Célébration, Croyance, Perception

Du Père Noël à la St-Valentin

Je vous avais préparé une chronique pour Noël.

Il était question du Père Noël.

Non pas le vieil obèse jovial qui continue à se gaver de biscuits et dont les joues empourprées attestent une hypertension morbide, mais de la légende qui nous a menés à lui.

Je voulais vous parler de la couleur rouge pour habiller les cadeaux qu’on met sous les sapins, une tradition dont les origines remontent à la Sibérie antique où les champignons à bonnet rouge, des amanites phalloïdes aux propriétés hallucinogènes et toxiques, foisonnaient sous les conifères. Les animaux en consommaient, les hommes aussi. Certains prétendaient que leurs propriétés étaient magiques. Sans doute que quelques-uns ont même réellement vus des petits lutins assis sur les champignons après en avoir consommé quelques-uns…

Et la légende s’est enrichie. Elle s’est amalgamée avec celle de l’évêque Nicolas, le bon Saint-Nicolas. Puis celle du Père Fouettard qui punissait plus volontiers les enfants turbulents qu’il ne récompensait les plus sages, en passant par des personnages plus ou moins avenants, dont plusieurs portaient des cornes. Et je voulais continuer comme ça jusqu’au Père Noël de Coca-Cola, oui, l’obèse, que la compagnie de boissons gazeuses inventa pour une campagne de publicité en 1931, en pleine crise économique. Ici, au Québec, le Père Noël ne gagna en popularité que dans la seconde moitié du XXe siècle. Avant, c’était le P’tit Jésus qui distribuait les cadeaux aux enfants francophones. Santa Claus s’occupait des petits Anglais.

Je voulais vous parler de tout ça et de plus encore, mais le temps en a décidé autrement. Et me voici à vous jaser plutôt de St-Valentin! Le rouge est encore à l’honneur, le sang aussi, et la religion également. Quant à l’obésité, elle ne saurait tarder avec tout le chocolat qu’on y mange.

On a tendance, de nos jours, à percevoir la St-Valentin comme la fête des amours romantiques. Ce ne fut pas toujours le cas. La St-Valentin était, à l’origine, une fête qui célébrait la fécondité et l’amour physique. Dans l’antique Rome, on célébrait les Lupercales le 14 février. Après avoir sacrifié des chèvres et s’être enduits de leur sang, des prêtres couraient alors à demi-nus dans les rues, et touchaient les jeunes femmes. Celles-ci se laissaient approcher d’autant plus facilement que ce contact était censé favoriser leur fertilité. L’Église récupérera cette fête païenne au haut Moyen-Âge pour la mettre sous le patronage de Saint Valentin, un évêque martyr dont on sait peu de choses sur ses véritables liens avec l’amour.

À cette époque, la Saint Valentin ne concernait nullement les couples. Au contraire, c’était la fête des célibataires. Dans chaque village, les jeunes filles allaient se cacher, puis les jeunes hommes, après de généreuses libations, partaient à leur recherche. Chacun devait trouver sa chacune, et les couples ainsi formés devaient se marier dans l’année. Parions que certains et certaines avaient échangé des informations qui permettaient à Monsieur de trouver plus facilement Mademoiselle…

Parmi les symboles classiques de la fête, il y a Cupidon. C’est l’équivalent romain du dieu grec Éros, un archer dont les dards servent à transpercer, un symbole de la vie qui se transmet à travers l’accouplement. C’est ce que célébrait d’ailleurs cette fête avant d’être récupérée par les marchands de roses et les confiseurs: l’accouplement et la reproduction. Le romantisme est venu bien après, tout comme les chocolats.

En 2013, comment se vit la St-Valentin? Est-ce en rouge ou en rose? Dans le désir ou en amour? Dans la passion ou la romance? Et si on revenait aux sources avec, bien sûr, un chocolat pour atténuer les arrière-goûts?

Je vous aime!

Méline

© 2013 Chaud et humide

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